Vous souhaitez comprendre les enjeux de décarbonation de la construction ? Ou approfondir les leviers de transformation pour votre entreprise ? Vous êtes au bon endroit. Nous analysons 5 ressources essentielles pour contribuer à la transition du secteur.
Et si la lecture de ces rapports vous donne envie de passer à l’action, découvrez notre tableur open source spécifique au calcul d’empreinte carbone de chantiers.
La feuille de route décarbonation de la filière construction
Niveau requis : ⭐⭐
Ce rapport est incontournable pour comprendre les principaux leviers de décarbonation d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie. Il a été élaboré par les acteurs de la filière (fédérations, comités stratégiques, ordres professionnels).
Vous y retrouverez les principaux ordres de grandeur, à l’échelle du secteur et à celle d’un bâtiment.
Le secteur du BTP en France représente une empreinte carbone de 153 Mt CO2e en 2019, soit plus d’un quart des émissions nationales. Ces émissions sont réparties entre divers acteurs (architectes, ensembliers, industriels, exécutants, logisticiens) qui interviennent à différents stades de la vie d’un bâtiment (fabrication des matériaux, installation, exploitation, rénovation, démolition).

Le rapport rappelle aussi que la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) fixe des objectifs ambitieux pour le secteur :
- Réduction de près de 50% des émissions du secteur à l’horizon 2030 (par rapport à 1990)
- Décarbonation quasi-complète du scope 1 et 2 à l’horizon 2050.
À ce titre, il est intéressant de noter que les émissions du secteur sont difficilement délocalisables, ce qui en fait un secteur clé pour respecter les objectifs de la SNBC.
Pour atteindre ces objectifs, les auteurs du rapport proposent plusieurs leviers, organisés en grandes thématiques :
- Composants (accès aux données environnementales, généralisation des ACV, matériaux biosourcés…)
- Construction neuve (optimisation de la surface, flexibilité des espaces, culture bas-carbone…)
- Rénovation (massification de la rénovation pour atteindre un million de logements rénovés par an au niveau de performance BBC, …)
- Usages (exploitation et maintenance bas-carbone, …)
- Leviers transversaux (dispositifs financiers, mix énergétique, préfabrication, …)
En conclusion, ce rapport est certainement l’un des premiers documents que vous devrez lire pour entrer dans le sujet au bon niveau.
Rapport « Habiter dans une société bas-carbone », par The Shift Project
Niveau requis : ⭐
L’association The Shift Project a publié en 2021, dans le cadre de son Plan de Transformation de l’Économie Française, son rapport « Habiter dans une société bas-carbone », en version synthétique et détaillée.
L’étude s’intéresse uniquement aux logements, pas à l’ensemble des bâtiments. Il est néanmoins une excellente porte d’entrée sur les enjeux de la décarbonation du secteur de la construction en général.
Le rapport met en lumière trois grands leviers d’action :
Premièrement, faire preuve de sobriété, à la fois dans le nombre de logements neufs et dans leur typologie. Par exemple, les logements collectifs, étant plus économes en matériaux et en énergie que les maisons individuelles, participent à la sobriété.
Deuxièmement, rénover massivement les enveloppes et augmenter l’utilisation d’énergies décarbonées pour le chauffage.
Enfin, mobiliser le bâtiment comme un puits de carbone, via l’utilisation de matériaux biosourcés notamment.
Les leviers n’étant pas exclusifs, on peut aussi miser sur des rénovations de l’enveloppe performantes avec des matériaux biosourcés. Dans ce cas, la rénovation est gagnante à la fois sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre mais aussi sur l’augmentation de la séquestration carbone.
Rapport “Équation coût-carbone”, par le Hub des prescripteurs bas-carbone
Niveau requis : ⭐⭐
Le Hub des prescripteurs bas-carbone est une plateforme portée conjointement par l’IFPEB et Carbone 4, à destination des donneurs d’ordres du secteur de la construction.
En 2021, le Hub a publié un rapport sur l’équation coût-carbone, ou la meilleure façon de répondre aux seuils de la RE2020 à moindre coût.
Le coût est un facteur limitant dans l’élaboration de solutions de construction bas-carbone. Pour un donneur d’ordre, il est donc fondamental d’optimiser l’équation coût-carbone de son projet.
Pour y parvenir, les auteurs du rapport étudient différentes variantes techniques ou opérationnelles. Leur objectif consiste à illustrer celles qui permettent la plus grande réduction des émissions de CO2 pour le surcoût le plus faible possible. Optimiser l’équation coût-carbone, c’est donc minimiser le ratio : € supplémentaire/kg CO2e évité.
Ce rapport donne précisément des clefs pour optimiser cette équation : axes de travail à privilégier, gouvernance carbone adaptée, contrôle de la qualité des données d’entrée, dialogue et pluridisciplinarité des équipes…
Résultat ? Plusieurs quick wins, soit des leviers performants avec un surcoût faible, ont été identifiés.
La quasi-totalité des projets étudiés montrent des gains carbones significatifs (jusqu’à 7%) à budget quasi-constant (voire avec des gains économiques), grâce à des leviers existants (solutions biosourcées, bétons moins carbonés type CEM III…).
Vous apprendrez que, si les choix initiaux de structure sont effectivement les plus impactants pour l’empreinte d’un bâtiment, les travaux plus légers de façade ou de lots intérieurs représentent un gisement tout aussi intéressant d’économies de carbone et accessibles à moindre coût en moyenne.

Bonus : l’IFPEB a publié en 2022 la suite du rapport ci-dessus, pour poursuivre la réflexion autour du coût-carbone, à une échelle plus fine, celle des lots techniques : coût carbone lots techniques. Foncez si la lecture de ce rapport vous a intéressé !
Guide “Net Zero Initiative For Real Estate”, par Carbone 4
Niveau requis : ⭐⭐⭐
Net Zero Initiative est un référentiel développé par Carbone 4, qui vise à encadrer la notion de contribution à la neutralité carbone. Les entreprises qui suivent ce cadre doivent agir sur trois leviers successifs : réduire leur empreinte directe, aider d’autres acteurs à la réduire, et augmenter les puits de carbone.
En 2024, Carbone 4 a publié la déclinaison de ce cadre pour le secteur de l’immobilier : NZI For Real Estate.
Le guide NZI For Real Estate aborde successivement chacun des 3 piliers de la NZI, offrant des clefs de compréhension et des recommandations méthodologiques. En cela, il fournit un cadre exhaustif pour penser toutes les contributions possibles de votre entreprise à un immobilier bas-carbone.
Concernant la réduction de ses émissions (pilier A), le rapport apporte un éclairage sur les enjeux méthodologiques de comptabilisation carbone et d’articulation avec les données issues des ACV à l’échelle des bâtiments, des chantiers, etc. Il explique comment se fixer des objectifs de réduction des émissions et des conseils pour les respecter.
Le champs d’action dépasse la réduction de ses émissions et couvre aussi la réduction des émissions des autres (pilier B) et la séquestration du carbone (pilier C). Le rapport fournit ainsi des clefs de compréhension sur ces deux autres piliers, notamment sur les indicateurs associés et la fixation d’objectifs.
Article “Material Diets for Climate-Neutral Construction”, Environmental Science and Technology
Niveau requis : ⭐⭐⭐
Cet article scientifique d’Olga Beatrice Carcassi et al. publié dans la revue Environmental Science & Technology fait certainement partie des plus techniques de cette liste. Néanmoins, si vous voulez vous convaincre de la pertinence de l’utilisation des matériaux biosourcés pour décarboner vos ouvrages (voire les rendre neutres en carbone), sa lecture vous passionnera.
L’article étudie, à travers une approche d’ACV dynamique (la même méthode que celle utilisée dans la RE2020), les quantités de matériaux biosourcés nécessaires pour atteindre une construction neutre en carbone en fonction de trois modes constructifs distincts : structure en béton, structure en bois, structure avec produit biosourcé (à base de bambou).
Les résultats sont clairs : la construction de bâtiments neutres en carbone est rendue possible par l’utilisation de matériaux biosourcés (notamment pour l’isolation), lorsque la structure est basée sur le bois ou le bambou, au lieu du béton.
L’article invite plus globalement à renverser la pyramide des matériaux de construction actuelle, pour utiliser bien davantage de matériaux bio-sourcés, au potentiel de réchauffement climatique « négatif » ou « neutre ».

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