Décarboner son scope 3
Le 15 mai 2023, nous organisions avec Traace un webinaire avec comme sujet “De la PME aux grands comptes, comment accélérer la décarbonation de sa chaîne de valeur ?”.
Cet article est issu de notre webinaire, disponible en replay ici.
La décarbonation du scope 3 des PME et grands groupes : introduction
- La décarbonation du scope 3 est l’enjeu principal pour toutes les entreprises dans la transition, quelque soit leur taille.
- Alors que la pression à réaliser une transition bas carbone augmente, des obstacles majeurs persistent pour mesurer et piloter les émissions de la chaîne de valeur.
- Néanmoins, les grands groupes et les ETI disposent chacun de forces spécifiques dans leur capacité à adresser leur scope 3, notamment en lien avec leur influence et leur niveau d’agilité différents.
- Alors, comment peuvent-elles s’inspirer mutuellement et/ou mieux collaborer dans un contexte de décarbonation globale des chaînes de valeur ?
- Ce contenu vise à analyser l’approche suivie par PME et grands groupes, au travers de 3 grands axes de décarbonation du scope 3.
Pourquoi est-ce difficile de décarboner son scope 3 ?
Raison #1 : le scope 3 est difficile à mesurer précisément
- Les entreprises se sentent impuissantes quant à la mesure de leurs émissions indirectes.
- Seules 9% des entreprises déclarent être en capacité d’estimer leur Scope 3 avec précision, selon une étude de BCG et de l’ADEME.
- Seulement 22 % des entreprises obligées de publier leur bilan carbone incluent le scope 3 (source : BCG, ADEME).
Raison #2 : la réduction du scope 3 est difficile à piloter car l’entreprise n’a pas de contrôle direct sur les sources d’émissions
- L’entreprise n’a pas le même niveau de contrôle sur tous les scopes : les scopes 1 et 2 sont des sources d’émissions entièrement contrôlées par l’entreprise, alors que le scope 3 sont les sources d’émissions “induites” par l’activité de l’entreprise. D’autres parties prenantes sont donc impliquées.
Pour conclure cette partie, nous soulignerons ce chiffre important : seules 5% des entreprises ont un plan de décarbonation réaliste pour atteindre les accords de Paris – c’est-à-dire visant à limiter le réchauffement à 1,5°C (source : CDP).
Les 3 stratégies bas carbone pour décarboner son scope 3
Stratégie #1 : agir sur la performance carbone de son fournisseur
Nous distinguons 3 tactiques dans cette première stratégie :
- Initier le dialogue : par exemple, en partageant les enjeux climats avec ses parties prenantes.
- Donner un coup de pouce : en apportant des recommandations et des outils à ses fournisseurs. Par exemple, l’ETI agroalimentaire Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel accompagne gratuitement ses fournisseurs de lait à réaliser un diagnostic carbone de leur exploitation, via l’outil de calcul d’impact CAP 2ER.
- S’engager aux côtés de son fournisseur : en créant des conditions tarifaires et contractuelles favorables, ou en investissant pour faciliter la décarbonation du fournisseur. Par exemple, il est possible de créer sa propre grille d’évaluation de ses fournisseurs, et baser sa politique d’achat durable sur le niveau d’engagement.
Stratégie #2 : collaborer avec d’autres pour amplifier son action
Voici les 3 tactiques identifiées dans cette deuxième stratégie :
- Coopérer avec un ou plusieurs pairs : c’est ce qu’a fait Picture pour décarboner l’énergie de ses fournisseurs textiles. L’entreprise a d’abord identifié les marques de l’industrie textile avec qui elle avait des partenaires industriels communs, afin d’initier des discussions. Aujourd’hui, chaque marque co-finance, à hauteur de son % d’affaire dans les usines, un audit énergétique pour identifier les leviers de décarbonation, puis la mise en place des actions recommandées (isolation, électrification de processus, installation de panneaux solaires…).
- Identifier du soutien local ou institutionnel.
- Créer ou rejoindre un collectif sectoriel : par exemple, en Mode Climat est un collectif pour demander plus de régulation dans l’industrie textile.
Stratégie #3 : repenser son activité plus en profondeur
- Changer de fournisseur : dans certains cas, il est plus efficace de changer de fournisseur. Pour les produits/services non-stratégiques, l’utilisation de groupements d’achat existants se généralise pour identifier des fournisseurs moins carbonés. Par exemple, la centrale d’achats Qantis permet de comparer les fournisseurs sur leur performance RSE.
- Changer son produit : pour les produits/services stratégiques, il est nécessaire d’y aller par étape. On peut aussi repenser la composition de son produit. Par exemple, Théolaur Peintures expérimente progressivement des formules à base d’algues, avec l’objectif de monter progressivement en compétences sur les matériaux biosourcés.
- Changer son modèle : pour transitionner vers un modèle moins consommateur de ressources.
Pour aller plus loin, vous pouvez visionner notre webinaire disponible en replay ici. Notre étude est disponible ici.